Therapie ICV-LI

Mieux formée à l’attachement, mon intervention thérapeutique a évolué et le sujet des psychotraumas a pris davantage d’importance dans ma pratique. C’est ainsi qu’en 2022, j’ai fait le choix de me former à l’Intégration du Cycle de Vie pour les adultes, puis pour les enfants et les adolescents.
C’est une thérapie récente en France que le thérapeute peut utiliser soit ponctuellement sur une ou plusieurs séances pour réparer un évènement précis ; soit en thérapie de première intention pour apporter un apaisement et une base de sécurité profonde, notamment dans le cas de traumatismes complexes.
La thérapie ICV-LI est à destination des enfants, des adolescents, des adultes, des couples et des familles.
Je suis membre de l’AFICV (Association francophone ICV LI) et bénéficie d’une supervision spécifique chaque mois.
Pour davantage de précisions, vous pouvez consulter le site de l’association ou dans l’onglet ressources.

Qu’est-ce que la thérapie « ICV » ?

In La regulation des émotions dans la famille, p. 17-18. Sous la direction de J. Smith, Dunod

Au début des années 2000, Peggy Pace, psychothérapeute américaine créée le Lifespan Integration (traduit par ICV-LI en France) une nouvelle approche thérapeutique qui s’appuie sur les dernières recherches neuroscientifiques axées sur l’anxiété, le trauma et l’attachement.
Lorsqu’un événement est trop difficile pour être assimilé par le cerveau, il se déconnecte du reste du système neuronal et ne peut alors pas être perçu comme un moment vécu dans le passé ; c’est comme s’il restait toujours actif dans le présent de la personne qui va alors le revivre sans cesse (développement de symptômes, cauchemars, phobies, anxiété…).

L’ICV-LI est une thérapie qui permet un apaisement du système nerveux autonome (SNA) tant au niveau psychologique que physique. Sa force réside aussi dans le fait d’éviter à la personne de revivre l’épisode traumatisant. Ceci est rendu possible notamment par la création de nouveaux réseaux neuronaux et sur la capacité naturelle de guérison du corps et du psychisme.

En thérapie ICV-LI, nous utilisons l’outil spécifique de la « Ligne du Temps », constituée d’une liste de souvenirs chronologiques de la personne de son plus jeune âge à la période actuelle, retraçant ainsi une partie de son histoire de vie. Par la répétition de cette liste de souvenirs, le thérapeute s’accorde à son patient pour rester au plus près de ses besoins et assurer sa sécurité psychique. Ainsi la personne se connecte aux différents souvenirs et peut mesurer et vivre dans son corps la sensation du temps écoulé depuis l’évènement traumatique. Au niveau physiologique, l’hippocampe peut enregistrer ce travail de datation et dépasser le trauma ; se faisant, les émotions passées sont alors digérées, de nouvelles informations peuvent émerger, permettant l’intégration de la mémoire traumatique par la création de nouveaux circuits neuronaux vers les zones cérébrales supérieures.

La mémoire traumatique, c’est quoi ?

Je vous invite à lire les articles et ouvrages ou écouter les vidéos de Muriel Salmona, psychiatre spécialisée sur ce thème (en lien avec les violences sexuelles notamment).
En quelques mots… La mémoire traumatique correspond à une interruption du circuit de la mémoire, une mémoire qui n’est pas intégrée par le cerveau, ni contextualisée dans le temps et dans l’espace. Ainsi, la personne revit continuellement les évènements atroces sans comprendre pourquoi elle est ainsi envahie, sitôt qu’un lien va la rappeler à la période traumatisante (Salmona 2012, Van der Kolk 2018).
Le système de régulation du stress réagit comme s’il devait gérer encore l’épisode traumatique (par la fuite, le combat ou le figement), avec des réponses émotionnelles inadéquates à la situation réelle du Présent.

Comment se déroule une séance

La première partie de la séance est un temps d’échanges sur l’actualité de la personne, un retour sur ce qu’elle a perçu, pensé depuis la précédente séance. Puis le thérapeute avise le protocole judicieux selon l’objectif de la thérapie qui a été défini ensemble.

Lorsque la personne évoque un souvenir difficile ou douloureux, elle a conscience que c’est du passé ; mais son cerveau limbique réagit comme si le moment était toujours actif et le corps peur manifester des symptômes tels que panique, froid, angoisse… Selon ce qui se manifeste, nous utilisons l’un des multiples protocoles ICV-LI adapté en lisant la Ligne du Temps du patient, entre chaque répétition nous échangeons quelques mots sur son évolution. Le nombre de répétitions est évalué par le thérapeute grâce à l’accordage avec la personne. En fin de séance, le patient peut ressentir que le temps a passé et n’est plus activé par le souvenir perturbant. Ainsi les cerveaux limbiques et cortex ont pu intégrer l’information que l’évènement traumatique est terminé ; les deux hémisphères vivent une expérience à la fois sensorielle et rationnelle.

La thérapie ICV-LI est particulièrement indiquée pour réparer :

Les traumas simples et les traumas complexes, anciens ou récents
Les difficultés de régulation émotionnelles
Les troubles de l’attachement (souvent liés à une enfance difficile, des évènements douloureux répétés ou uniques, des maltraitances).

L’ICV-LI permet de travailler en profondeur et avec douceur autour des relations précoces lorsque celles-ci ont été marquées par des séparations, une dépression, une hospitalisation, des négligences, des violences ou de la maltraitance.
Progressivement, la personne se reconnecte à ses sensations, ses émotions, met du sens et de la compréhension là où il en manquait. Tout cela concourt à une consolidation du Soi et une amélioration de l’attachement, dans un espace thérapeutique que je veux sécure, très attentif à la personne, avec une authenticité dans la relation thérapeutique.

Ainsi, j’invite chacun à envisager une perception plus large de leur problème et ouvrir le champ des solutions possibles.
Je suis particulièrement vigilante à instaurer un dialogue respectueux entre tous, permettant de pouvoir s’exprimer sans peur du jugement et dans le respect des émotions.

C’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances.
Et c’est notre regard aussi qui peut les libérer
A. MAALOUF, identités meurtrières.